© Printemps Photographique de Nîmes
PRINTEMPS PHOTOGRAPHIQUE 2014 LA MER, QU’ON VOIT DANSER… : six expositions et deux films.
Abdelghani BIBT–Récits de vie
(courts-métrages, 2013)
Les courts-métrages de Abdelghani Bibt seront diffusés en amont de Mare Mater film de Patrick Zachmann le jeudi 24 avril à 18h à l’auditorium du Carré d’Art, ensuite à partir de 19h00 le samedi 17 mai dans le cadre de la Nuit des galeries à la galerie NegPos Fotoloft et pour finir, le vendredi 23 mai à partir de 20h00 avant le film The Forgotten Space d’Allan Sekula et Noël Burch à la galerie NegPos Fotoloft.
Récits de vie
Face à la clôture des frontières européennes, une terminologie est apparue dans le langage populaire marocain pour exprimer comme un défi vis-à-vis de toutes lois qui portent atteinte à la liberté de partir. « Hrag » (brûler) et « Harragas » (les brûleurs) sont devenus des codes courants au sein d’une population désespérée, prête à tout pour atteindre les côtes de l’Europe.
Récits de vie dresse les portraits de jeunes Marocains qui rêvent d’un avenir meilleur de l’autre côté de la Méditerranée. Les images sont un témoignage de leurs réalités et de leurs illusions, car, si la possibilité de brûler les frontières demeure incertaine, beaucoup finissent par brûler leur identité, leur passé et souvent leur vie.
BIO
Né le 24 novembre 1967, l’artiste, photographe et producteur de vidéo, est marocain et natif de la très verte bourgade agricole de Beni Mellal. Il a œuvré pendant toute une décennie dans le domaine de la photographie, au cours de laquelle lui ont été décernés plusieurs prix régionaux, nationaux et internationaux en arts visuels par plusieurs instances artistiques du Maghreb et de la Méditerranée. Il est titulaire depuis 1994 d’une Licence Appliquée dans le Département Audiovisuel de l’université Caddi Ayyad de Marrakech.
Patrick ZACHMANN – Mare Mater
(film, 2011-2013 – 52’)
Projection unique à l’auditorium du Carré d’Art (Nîmes), le vendredi 24 avril à 18h en présence de Patrick Zachmann,
qui signera son livre Mare Mater à l’issue de la projection.
Mare Mater
Par le biais de vidéos et de photographies Patrick Zachmann, membre de Magnum Photos, confronte sa propre histoire familiale à celles des migrants d’aujourd’hui. Il aborde en particulier leur rapport à la mer qu’ils traversent et à la mère qu’ils quittent.
Ce projet a un caractère d’évidence. Patrick Zachmann devait revenir et revoir sa Méditerranée. C’est ici que sa famille a vécu, c’est ici qu’il a découvert les contradictions du monde. L’exposition du MuCEM se révèle comme une occasion exceptionnelle. L’occasion de confronter le travail de photographe à la biographie familiale. Par un concours de circonstances, une ruse de l’histoire, la Méditerranée s’est enflammée au moment où le passé resurgissait. Ce journal met en perspective divers moments, de l’Histoire aux moments plus intimes.
« Il s’agit d’un voyage, un voyage de mémoire et un voyage d’exils. C’est aussi un voyage intérieur. La voix qui porte ce voyage est celle de mon journal de bord. C’est elle qui va tisser le fil de toutes ces destinées que je croise, des migrants quittant leur pays de la rive sud de la Méditerranée, fuyant le chômage, la dictature, l’absence d’avenir, des femmes, des mères, qui les laissent partir ou découvrent qu’ils sont partis, et moi, à la recherche des racines de ma mère, celles qu’elle a voulu oublier. »
Le récit s’élabore autour de cette relation entre mère et fils, homme et femme. Au-delà de ses voyages en Tunisie, en Algérie, en Grèce ou à Malte, Patrick Zachmann n’oublie pas d’évoquer Marseille comme lieu central, aboutissement de toutes les migrations, point d’apaisement et tension.
L’exposition se concentre autour d’un film projetée en triptyque. Sur les trois écrans se succéderont, grâce à un montage original et captivant, des moments familiaux et intimes, des témoignages de migrants et de leurs proches, des séquences mêlant le doute et l’espoir. En parallèle, un mur de photographies retrace cette enquête poignante confrontant ainsi dans le même espace le caractère vivant de l’image animée à la puissance de l’image fixe.
BIO
Photographe français né en 1955, il vit à Paris, il rejoint Magnum en 1985.
Il se consacre à des reportages au long cours, qui mettent au jour la complexité des communautés dont il questionne l’identité et la culture.
Teaser du film : http://www.youtube.com/watch?v=PnygfwA8UHI
Fabienne FOREL + Jean-Baptiste PERROT
à la Galerie NegPos Fotoloft du 26 avril au 22 mai 2014. Vernissage le 26 avril 2014 à partir de 18h30.
Fabienne Forel - Limites extrêmes
à la Galerie NegPos Fotoloft du 26 avril au 22 mai 2014. Vernissage le 26 avril 2014 à partir de 18h30.
http://www.youtube.com/watch?v=PnygfwA8UHI
Limites extrêmes – Paysages aux confins de l'Europe
« Prendre la route, c'est réunifier un peu la dispersion et l'éclatement du monde. » Frédéric Khan
Parcourant les limites extrêmes de l'Europe, je propose une vision poétique du monde en soulignant la spécificité d'un territoire tant au niveau de la lumière que celui du relief. Sensible aux atmosphères climatiques, j’essaye de rendre compte de la « géographie universelle » dont parle Elisée Reclus. Fabienne Forel
BIO
Photographe voyageuse, Fabienne Forel poursuit une approche exploratoire et sensitive du monde qui favorise le rapprochement avec la dimension humaine et avec la sensation d’unité au-delà de la diversité. Une captation photographique d’une errance où le monde reste ouvert et créateur…
Jean-Baptiste Perrot – Mon Havre
http://www.youtube.com/watch?v=PnygfwA8UHI
à la Galerie NegPos Fotoloft du 26 avril au 22 mai 2014. Vernissage le 26 avril 2014 à partir de 18h30.
Mon Havre
Série de photographies, sur les différentes facettes représentatives de son Havre : la vie, l’architecture, l’industrie, où le médium photographique devient ici un révélateur de mouvement et non plus le fixateur d’un temps donné.
“Ma vie s’enrichit toujours de sentir au cœur d’une affirmation, le contradictoire du doute, afin de mieux m’imprégner de la poétique d’une œuvre, inspirée par l’ordre et le désordre, intimement confrontés. Une gigantesque grue, devant moi, semble se déplacer lentement, tout en fonctionnant en mouvance traversière au service de navires à quai, mais en partance.”
Tout dans « Mon Havre », grâce aux traces de ce regard artistique, s’affirme comme autonome par la matité de sa matière, et se plante durablement dans l’espace, tout en glissant au rythme ralenti mais puissant des navires quittant leurs amarres. » Bernard Point
BIO
Photographe français né en 1972 au Havre (Normandie). Vit et travaille à Paris. Après des études en sciences sociales (Licence de sociologie en 1995) et en économie (Master 2 d’économie en 1996), suivies d’une période d’activité professionnelle dans ces domaines, il se consacre complètement à l’activité artistique en 2007. Chacun de ses projets cherche à décrypter un peu plus en avant les tenants d’une prise de décision. Agit-on selon notre propre libre arbitre ? Où commence le déterminisme ? Sommes-nous les sujets de contraintes inaliénables ?
© Jean-Baptiste Perrot / Courtesy Galerie NegPos
Franck CAILLET + Christophe GLAUDEL
à la Galerie NegPos Fotoloft du 23 mai au 26 juin 2014. Vernissage le 23 mai 2014 à partir de 18h30.
Franck Caillet – L’autre rive
à la Galerie NegPos Fotoloft du 23 mai au 26 juin 2014. Vernissage le 23 mai 2014 à partir de 18h30.
http://www.youtube.com/watch?v=PnygfwA8UHI
L’autre rive
« Dans “L’autre rive”, l’image est le résultat brut de l’expérience physique et photographique de l’observation. En somme, il s’agit d’une vérification sur la capacité matérielle et sensible du dispositif photographique à enregistrer une durée, à restituer une sédimentation. L’ailleurs lumineux met le regard en désir : “Que se passe-t-il ?, Qui vit là-bas sur l’autre rive ?”
Je me suis donc intéressé à éprouver cette contemplation. Face aux paysages maritimes, j’ai laissé le film enregistrer ma présence. Le boîtier contre moi, j’essayais vainement de rester immobile. »
Franck Caillet
BIO
Photographe français né en 1967, vit et travaille à Concarneau, Bretagne (France). Il étudie la biologie pendant quatre années à l’Université de Rennes 1. Diplômé de l’École Nationale Supérieure de la Photographie (Arles, France) en 1992.
Christophe Glaudel – Epiphanies
à la Galerie NegPos Fotoloft du 23 mai au 26 juin 2014. Vernissage le 23 mai 2014 à partir de 18h30.
http://www.youtube.com/watch?v=PnygfwA8UHI
Épiphanies
Voici donc un monde
« Une plage, le sable, la mer, le soleil couchant… voilà pour le « dehors » avec lequel des corps nus – d’hommes, de femmes, seuls ou en couple, jeunes ou matures – entrent en résonance. Des corps comme un complément du monde.
Les couleurs incandescentes du ciel enflammé, l’air marin qui bruisse dans les herbes, le sable de la plage qui fait des vagues sont habités par celles et ceux qui posent et s’exposent au regard.
Ici, pas d’anecdote, mais l’histoire d’une rencontre patiente et bienveillante, construite année après année par Christophe Glaudel avec des hommes et des femmes habités par ce paysage entre terre, mer et ciel… ce lieu à la lisière d’un horizon lointain : la plage.» Jean-Baptiste Guey
BIO
Photographe français. Venu à la photographie en 1990 après avoir étudié la biologie et la botanique. Il a expérimenté la photographie sous toutes ses formes depuis cette époque. L’émergence du procédé numérique vint à point nommé avec le défi d’éprouver en numérique les autres formes que celles spécifiques à la pellicule. A vécu à Berlin, au Maroc et à Arles. Ces lieux ont insufflé couleurs et vie à ses photographies. Il vit actuellement à Paris et ailleurs.
Allan SEKULA & Noël BURCH – The Forgotten space
(film) 2010 – 112’
Projections uniques le samedi 17 mai dans le cadre de la Nuit des Galeries à 21h à la galerie NegPos Fotoloft et le vendredi 23 mai vers 20h à l’issue du vernissage de Franck Caillet et Christophe Glaudel toujours à la galerie NegPos Fotoloft.
http://www.youtube.com/watch?v=PnygfwA8UHI
Un hommage rendu à Allan Sekula décédé en 2013 avec la diffusion du film « Forgotten space ».
The Forgotten space
« The Forgotten Space » est basé sur « Fish Story », photo-essai d’Allan Sekula, qui cherche à comprendre et décrire le monde maritime contemporain dans ses rapports avec l’héritage complexe de la mer.
On ne se souvient de l’existence de la mer que lorsqu’un désastre surgit. Mais le plus grand désastre maritime réside sans doute dans la circulation des marchandises, laquelle – d’une manière peut-être plus fondamentale que la spéculation financière elle-même – entraîne l’économie du monde au bord du précipice. Le film suit à la trace les containers à bord des navires, des péniches, des trains et des camions, il écoute la parole des ouvriers, des ingénieurs, des urbanistes, des politiciens et de ceux qui sont rejetés à la marge du système global. Nous nous rendons auprès de paysans et de villageois spoliés aux Pays-Bas et en Belgique, de camionneurs exploités à Los Angeles, de marins œuvrant sur les porte-containers géants qui font la navette entre l’Asie et l’Europe, et d’ouvriers d’usine en Chine, dont les bas salaires sont la fragile clé de voûte de tout le puzzle. Enfin, à Bilbao, l’on découvre l’expression la plus sophistiquée de cette croyance si répandue selon laquelle l’économie maritime, la mer elle-même, seraient devenues, on ne sait comment, obsolètes.
Le film a recours à toute une gamme de matériaux différents : documentaire descriptif, interviews, photos d’archives et actualités, extraits de films anciens. Il en résulte un essai politique et visuel sur l’un des processus dont l’impact sur tous les habitants de la planète est le plus fort de notre temps.
BIO
Allan Sekula est un artiste américain, né en 1951 à Erie (Pennsylvanie) et mort le 10 août 2013 à Los Angeles.
Il est aussi photographe, écrivain, réalisateur de films et théoricien de l'art américain.
© Allan Sekula / Courtesy Galerie NegPos
Jean-Louis BEC + Lionel JULLIAN
à la Galerie NegPos Fotoloft du 27 juin au 31 juillet 2014. Vernissage le 27 juin 2014 à partir de 18h30.
Jean-Louis Bec – Frissons
à la Galerie NegPos Fotoloft du 27 juin au 31 juillet 2014. Vernissage le 27 juin 2014 à partir de 18h30.
http://www.youtube.com/watch?v=PnygfwA8UHI
Frissons
« Des choses entrevues… La surface ondule, indécise. La surface s’avance, se retire, retire du regard, s’approche à nouveau, dévoile en avant ces choses disparues. Qui disparaissent encore.
Parfois on ne voit rien. Le regard a la nonchalance d’une surface lisse ou rien ne s’imprime, rien ne s’exprime. La mer s’avance, se retire. Ses gestes reposent sur le vide déterminé, le répétitif creux, comme si, sous-jacente, elle se rassemblait autour d’un goût pour le rien et le connu. Le regard se pose parfois sur une mer morne, ennuyeuse ; une mer qu’il souhaite morne et ennuyeuse. » Jean-Louis Bec
BIO
Né en 1959, vit à Montpellier. Biochimiste et didacticien des sciences, Jean-Louis Bec est aujourd’hui photographe. Dans son approche « Natures cachées », il réalise une lecture sensible et intimiste de la nature qui s’appuie sur une volonté de révéler ou d’imaginer les forces et les langages sous-jacents présents entre l’eau, les roches, les paysages, les animaux, les végétaux.
Lionel Jullian – Images en archipel
à la Galerie NegPos Fotoloft du 27 juin au 31 juillet 2014. Vernissage le 27 juin 2014 à partir de 18h30.
« ...accagnardé contre la dune qui n'était pas là hier, qui ne sera pas là demain,
je vois la mer sans savoir si je la regarde et, à travers la plage imprécise, je doute d'avoir bien perçu la lente traversée de mon champ de vision par le tellinier. Pourtant il est passé et reste aussi improbable que le désordre des dunes ou de la digue pourtant très nette par laquelle je suis arrivé. Et puis je me lève sans intention précise, j'installe quelques roseaux dans l'eau en signes cabalistiques qui ont pour intérêt de ne s'adresser à personne. J'agence des déchets que la mer apporte et le sac en plastique qui ondule mollement dans le ressac m'évoque bizarrement l'histoire du delta. Ce delta qui flotte presque sur sa nappe phréatique et qui se soulève et s'affaisse sous les influences conjuguées et contradictoires de la mer et du fleuve.
Ce delta qui n'existait pas il y a seulement cinq mille ans et qui disparaîtra peut-être sous l'influence de la remontée du niveau marin. Ce delta éphémère où l'eau, les hommes, les oiseaux migrateurs et le vent passent ; voilà la réalité... » Bernard Picon
BIO
Photographe français né en 1954. Étudie la photographie durant deux années auprès de Denis Brihat, à Bonnieux (Vaucluse). Travaille dans la communication pour plusieurs collectivités territoriales, dans l'édition et collabore à différents mensuels et hebdomadaires nationaux. Réalise plusieurs missions photographiques au nord Bénin pour la Coopération. Intervient comme maître de stage au sein de l'école photographique Image Ouverte, à Clarensac. En parallèle, mène, depuis 1978, un travail personnel sur Beauduc et d'autres régions littorales.
© Lionel Jullian / Courtesy Galerie NegPos