Enfants se promenant sur un chemin. Tirage au charbon monte? sur carton, tampon « Fonds Thiollier » et nume?ro d’inventaire au crayon au dos. Image : 21,8 x 15,7 cm ; montage : 32 x 23,7 cm 1 000-1 50
Hotel des ventes du Marais-Saint-Etienne 62 rue des Drs Muller 42007 Saint-étienne France
HOTEL DES VENTES DU MARAIS-SAINT-ETIENNE JEUDI 17 AVRIL 2014 à 14h
FELIX THIOLLIER 1842-1914 – La modernité, un itinéraire artistique
L’œuvre de Félix Thiollier et la modernité de son regard ont été redécouverts depuis une vingtaine d’années grâce à de prestigieuses expositions au Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne en 1995, au Musée d’Art Moderne de Stuttgart en 1996, au Hatano Fine Arts à Osaka en 2004, au Yamanashi Museum of Art de Tokyo et au Setagaya Art Museum au Japon en 2010 et très récemment au Musée d’Orsay à Paris du 13 novembre 2012- 10 mars 2013.
Maître Agnès Carlier et Maître Dominique Imbert, commissaires-priseurs et Madame Viviane Esders, expert, sont heureux de présenter un ensemble de photographies du Fonds Félix Thiollier dans la Vente aux Enchères qu’ils organisent le 17 avril 2014 à Saint-Etienne à l’Hotel des ventes du Marais.
Bords de rivière. Tirage au charbon, tampon « Fonds Thiollier » et numéro d’inventaire au crayon au dos. Image : 21,8 x 15,9 cm ; montage : 31,8 x 24,5 cm 1000-1 500 €
Enfant dans un paysage enneigé. Tirage au charbon monté sur carton, tampon « Fonds Thiollier » et numéro d’inventaire au crayon au dos. Image : 11,9 x 21,5 cm ; montage : 24,5 x 31,8 cm 600-1 000 €
Dans la lignée des artistes de Fontainebleau et de Barbizon, Félix Thiollier s’inscrit comme un maître de la photographie de paysage de la deuxième moitié du XIXe siècle et dans le mouvement du retour à la nature. Dès 1860, la région du Forez et de Saint-Etienne, dont il est originaire, est le théâtre de ce promeneur infatigable. Pendant 50 ans, il parcourt et photographie les beautés naturelles des chemins, des bords de rivière et des sous-bois, ses thèmes de prédilection. Il observe inlassablement la nature dans un esprit de contemplation et retranscrit le paysage avec délicatesse et une volonté de modernité. Ses cadrages contemporains font ressortir chaque arbre comme une ligne graphique, chaque étang comme un reflet argenté impénétrable. Entre pittoresque et naturalisme, Félix Thiollier porte son regard sur une Nature simple mais difficile à maîtriser. Il capte avec acuité la matière des rochers, la légèreté des branchages et la fluidité des cours d’eau. Son attirance très prononcée pour la forêt le mène vers une expressivité dramatique des contrastes lumineux mettant par exemple en valeur un tronc d’arbre majestueux qui s’élance vers le ciel tel une ligne verticale dessinée dans un paysage d’hiver.
Sur son territoire, qui n’a aucun secret pour lui, il décrit les phénomènes atmosphériques, les levers de soleil et crépuscules sur les plaines et les monts. Le ciel et l’étude des nuages, ses contrejours sur les étendues inondées du Forez rappellent les effets picturaux des marines de Gustave Le Gray. Cette volonté moderne et intimiste d’expérimenter la Nature évoque son émotion poétique et esthétique.
Paysage avec étang. Tirage au charbon d’époque monté sur carton. Image : 14,8 x 21,2 cm ; montage : 24,2 x 31,8 cm 400-600 €
Passionné par l’architecture et l’art roman, Félix Thiollier publie son ouvrage le « Forez pittoresque et monumental » édité en deux volumes avec 980 illustrations en 1889. Il s’inscrit ainsi dans la quête identitaire de l’époque consacrée à la sauvegarde et à la promotion du patrimoine français. L’édition de 34 ouvrages illustrés de qualité en tant qu’auteur, co-auteur ou illustrateur lui permet une reconnaissance au niveau régional et national. Très impliqué dans la société artistique de l’époque, il fréquente les membres de la Société Française de Photographie comme Stéphane Geoffray son ami stéphanois, Joseph Vallot ainsi que le Photo Club de Paris. En 1897, il est membre du jury d’admission de l’Exposition Art Photo de Roanne où exposent Robert Demachy, Pierre Dubreuil, René Le Bègue, Constant Puyo et Boissonnas. Il participe à l’Exposition Universelle de 1900 à Paris.
A Saint-Etienne, il côtoie Chéri-Rousseau photographe de la « Diana », la société archéologique et historique du Forez, avec lequel il participe dès 1858 aux premières Excursions photographiques dans le Forez organisées par le Duc de Persigny. Félix Thiollier, grand collectionneur de peintures, était particulièrement lié avec le peintre paysagiste François-Auguste Ravier. Ses diverses résidences, Précivet et Verrières, étaient le lieu de retrouvailles des artistes de la région.
Félix Thiollier s’intéresse à la photographie en couleur qu’il expérimente avant d’adopter la technique de l’autochrome de ses amis les Frères Lumière en 1907. Toujours passionné par la ville de Saint-Etienne, berceau de la première révolution industrielle française, il capte les gigantesques architectures minières et les machines fascinantes. L’univers fantastique des sites miniers, des usines et des ouvriers l’incite à expérimenter à nouveau la modernité de son regard.
Ses œuvres sont conservées dans les grandes collections internationales : Museum of Modern Art de New York, Musée d’Art Moderne de Saint Etienne, Museum of Modern Art de San Francisco, Paul Getty Museum de Santa Monica, Musée d’Orsay de Paris.
Torrent dans la montagne. Tirage au charbon monté sur carton, tampon « Fonds Thiollier » et numéro d’inventaire au crayon au dos. Image : 22 x 16 cm ; montage : 31,8 x 24,4 cm 600-1 000 €
FELIX THIOLLIER
1842 Naît à Saint-Etienne dans une famille bourgeoise rubanière.
1847 Sa famille s’installe à Paris pour faciliter l’éducation des enfants. Reçoit une éducation catholique libérale.
1852 Retour à Saint-Etienne, Félix Thiollier entre au collège Saint-Thomas d'Aquin d'Oullins, près de Lyon. 1858 Entre dans la vie active comme employé de rubans de M. Grenetier, rue de la Paix à Saint-Etienne.
Vraisemblablement l’année où il commence à pratiquer la photographie recevant peut-être dès cette époque les conseils techniques du praticien roannais Stéphane Geoffray.
1867 Fonde sa propre société de rubanerie à Saint-Etienne, au 4, rue Royale.
1870 Epouse Cécile Testenoire-Lafayette, fille d’un notaire et érudit stéphanois, président de la Société historique et archéologique du Forez, la Diana, siégeant à Montbrison. Le couple aura 4 enfants : Noël (1872), Maurice (1873), Emma (1875) et Philippe (1878).
Intègre la Diana, une des plus anciennes missions savantes de France fondée en 1862.
1873 Rencontre le peintre Auguste Ravier.
1879 Se retire des affaires et décide de vivre de ses rentes pour se consacrer à l’art et l’archéologie.
1881 Parution du premier ouvrage illustré de ses photographies, « Le Poème de l'âme » du peintre Louis Janmot.
1885 Expose pour la première fois ses photographies dans les locaux de la Diana, lors du 52e congrès de la Société Française d'Archéologie. Devient membre de cette société, qui lui décerne sa médaille d'argent.
1889 Parution du « Forez pittoresque et monumental ». Reçoit, en récompense de ses publications illustrées, une médaille d'argent à l'Exposition universelle de Paris.
1891 Participe au comité d’organisation de l’Exposition de Saint-Etienne de 1891 pour la section Beaux-Arts.
1894 Est choisi pour être le représentant du Musée d’Art et d’Industrie de Saint-Etienne au congrès des Arts Décoratifs à Paris.
Devient membre non résident du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques au Ministère de l'Instruction publique.
1895 Reçoit la Légion d'Honneur en tant que photographe.
1897 Est nommé conservateur honoraire du Musée d’Art et d’industrie de Saint-Etienne grâce à son implication dans la commission des acquisitions.
1900 Reçoit, en récompense de ses publications illustrées, une nouvelle médaille d'argent à l'Exposition universelle de Paris.
1902 Parution de l’ « Histoire de Saint-Etienne » de Claude-Philippe Testenoire-Lafayette, illustrée par Félix Thiollier.
1904 Est vice-président de la commission consultative des Beaux-Arts au Musée de Saint-Etienne. 1914 Décède à Saint-Etienne.