©Hannah Villiger
Mois de la photo 2012 Maison européenne de la Photographie 5/7 rue de Fourcy 75004 Paris France
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MOIS DE LA PHOTO 2012
Hannah Villiger, polaroids
À l’occasion d’une donation d’un ensemble d’œuvres d’Hannah Villiger au Centre Pompidou – où un espace monographique lui est consacré pendant quelques mois lors du nouvel accrochage de la collection permanente – Éric Hattan, artiste et exécuteur testamentaire d’Hannah Villiger (1951-1997), a proposé une exposition au Centre culturel suisse. Il s’agit de montrer des polaroids originaux, qui n’ont été exposés qu’une seule fois, en 1993 au Cabinet des estampes du Musée d’art et d’histoire de Genève.
Ces polaroids constituent la véritable matrice de tout le travail de l’artiste. Facile d’usage, léger, l’appareil polaroid permet à Hannah Villiger d’entamer un dialogue passionné, rude, tourmenté, ludique parfois avec elle-même. Présentés individuellement ou organisés en une composition complexe et rythmée (qu’elle intitule Block), ces tirages uniques sont aussi fragiles et délicats dans la tonalité des couleurs que précis dans le cadrage.
Au centre du travail d’Hannah Villiger, il y a son propre corps. Avec le regard d’un sculpteur, elle l’explore, l’ausculte minutieusement dès 1980 grâce à l’œil mécanique d’un appareil photo. Sans user de miroir, l’artiste suisse a proposé pendant dix-sept ans non pas un regard, mais des regards inédits sur le corps humain, le sien. Sans pudeur, ni narcissisme, Hannah Villiger se concentre uniquement sur sa personne en tant que forme. Et cela sans forme d’autobiographie, sans imposer aucun voyeurisme au spectateur. Rompant avec la tradition romantique des photographies de nus féminins, l’artiste capte des fragments, des articulations, des entrelacements qui, cadrés librement, semblent évoluer sans pesanteur dans une atmosphère où la lumière exacerbe les volumes.
©Hannah Villiger