Le 26e Festival International de Mode et de Photographie à Hyères, qui promeut la jeune création, aura lieu du 29 avril au 29 mai 2010. Voici la présentation des photographes sélectionnés cette année.
NB : Pour savoir qui sont les lauréats du Festival de Hyères 2011 : http://www.actuphoto.com/18857-anouk-kruithof-remporte-le-grand-prix-de-photographie-de-hyeres-2011.html
Andrey Bogush, Russie / Finlande "Mon travail se concentre actuellement sur la perception des objets et le gestaltisme, soit la psychologie de la forme. Je mène des recherches très formelles sur la nature morte, par le biais du médium photographique, avec l’interférence ponctuelle de la manipulation digitale. L’arc-en-ciel – un symbole visuel éculé – revêt différentes significations et se prête à diverses interprétations suivant le contexte dans lequel ce signe apparaît (design, mouvement gay, art classique, photographie contemporaine, photos de famille). Dans le projet « Rainbow », je superpose numériquement des arcs-en-ciel sur les photographies pour les enrichir de ce spectre de couleurs et d’interprétations. Ma palette chromatique modérée cherche à se distancier de la couleur, mettant en doute la vraisemblance de la photographie et l’hyperréalisme du développement couleur".
Andrey Bogush (Russie,1987) est établi en Finlande. Après des études de psychologie à Saint-Pétersbourg, il étudie les arts visuels à Saimaa university of Applied Sciences / Fine Arts, imatra en Finlande. www.andreybogush.com
Kim Boske, Pays-Bas "Dans mon travail, j’essaie de capturer, par l’exploration de la mutabilité des choses, le caractère illusoire d’une réalité unique. Mes images révèlent des phénomènes qui sont impossibles à voir ou à expérimenter à l’œil nu. Le système Temps est, non seulement une inspiration, mais également mon instrument pour montrer cette réalité riche et multiple. Dans les séries « Kanazawa » et « I go waking in your landscape », j’explore comment nos déplacements dans le temps et dans l’espace affectent de manière continue notre perspective sur le monde. En abandonnant la perspective unique individuelle et en confrontant plusieurs perspectives dans une même image, c’est une nouvelle réalité, stratifiée qui prend vie".
Kim Boske (Pays-Bas, 1978) a étudié l’art à l’Académie Royale de la Haye (Pays-Bas). Elle a participé aux expositions collectives « Quickscan nl#01 », Fotomuseum Rotterdam, 2010, « Mapping », FOAM, 2009 ainsi qu’à l’édition 2009 de Plat(t)form (sélection annuelle de 42 portfolios de photographes européens), Fotomuseum Winterthur. Elle vit et travaille à Amsterdam. www.kimboske.com
Emile Hyperion Dubuisson, France / États-Unis "Ma première incursion dans l’image de mode. J’aime me fondre dans les grains de sa peau, ils sont comme les grains du film. La lumière est pleine et sévère, directe et enveloppante. Le blanc consume l’image et les gris se déploient. L’instant décisif conjugué, les courbes apposées, le poème est posé. Ce qui toujours me préoccupe, c’est ce mélange du simple et du subtil. Cette évidence mystérieuse d’une alchimie rare. Plus en amont, il y a dans mes photographies l’idée de convoquer dans une même image, le calme et le bouleversé. Dans un décor de cinéma des années 30, éclairé par mon appareil 35 mm « point and shoot », Bryson, modèle et muse, est un personnage de Gatsby Le Magnifique. Les photographies sont imprimées sur du papier journal ; il se pourrait que l’image se meuve et même, après un certain temps, disparaisse".
Emile Hyperion Dubuisson (France, 1976) a étudié la photographie à l’international center of Photography (new york). Son travail a été exposé notamment au new york Photo Festival (2009) et fut sélectionné en 2008 dans le cadre des Descubrimientos (concours de photographie émergente), du festival Photo España. il est établi à new york. www.emilehyperiondubuisson.com
Katarina Elvén, Suède "La photographie et le film influencent notre création et notre pensée de l’espace et du temps. Notre perception de ces paramètres fondamentaux sont affectés par ces médias. Je m’intéresse à la lecture et à l’interprétation des images : comment elles produisent de la valeur et fabriquent des mythes. Je traite, au moyen de la photographie et du film, des questions d’esthétique, de surface et de style, à savoir, par exemple, comment la construction de l’image peut être utilisée pour provoquer un sentiment de désir ou d’étrangeté. Mon intérêt est également de travailler à l’intérieur même des conventions et des limites du médium photographique. Ce travail tente de questionner la représentation visuelle de l’objet et les liens ambigus entretenus entre l’objet et son image. Les objets utilisés dans ces images proviennent de la sphère commerciale (présentoirs, éléments de vitrine). L’esthétique de l’image rappelle les photographies publicitaires des années 1920 et 1930 telle que la pratiquaient les tenants de l’avant-garde moderniste".
Katarina Elvén (Suède, 1972) a étudié le set design à l’école de Design du Danemark puis la photographie à l’université de Gothenburg (Suède), études qu’elle conclut par un master d’art et d’architecture. Elle a récemment réalisé une commande vidéo pour le concert Hall de Gothenburg.
Ina Jang, Corée du Sud / États-Unis "Je fais des images minimalistes, dont je cherche à renforcer le caractère bidimensionnel par le biais de la superposition, dissimulant intention- nellement des informations. Mon expérience de la photographie et mon processus de travail sont rigoureusement « physiques » : cela implique souvent découpage, collage et inclusion de matériaux tels que le papier, de boules de coton, non sur l’image mais pendant la prise de vue elle-même. Les photographies sont souvent figuratives, et cependant non identifiées, pour semer le doute sur les motivations qui président à la fabrique de l’image, pour que le regardeur se demande : sont-elles des photographies de vrais sujets ou plutôt des objets ? J’essaie d’atteindre une image qui reste à la fois vierge et étrangère au regardeur. Si mon travail est très ancré dans la physicalité du médium photographique, il est aussi très lié à un esprit joueur, inspiré du temps passé avec ma sœur alors que nous étions seules, loin de la famille et des amis, et que je développais des moyens d’échapper à notre ennui existentiel".
Ina Jang (corée du Sud, 1982) vit et travaille à new york. Diplômée de la School of Visual Arts (ny), elle a notamment exposé son travail dans le cadre du new york Photo Festival 2010 et de l’exposition collective 2010 de The Humble Arts Foundation.?www.inaphotography.com
Anouk Kruithof, Pays-Bas / Allemagne "The Daily Exhaustion (L’Épuisement quotidien) est un petit journal (48 pages, 19,5 x 27,5 cm) qui contient 23 autoportraits d’une artiste obsédée par le travail qui a atteint l’état d’épuisement. En feuilletant le journal, l’on voit se déployer un spectre de couleurs, qui traduisent autant de strates de l’énergie humaine. The Daily Exhaustion est d’une nature ambiguë, le travail s’affiche comme une série photographique sciemment construite et bien cadrée, alors que la nature même des images – spontanées, exsudant l’énergie – semblent vouloir déborder de ce cadre. The Daily Exhaustion se veut un objet déroutant".
Anouk Kruithof (Pays-Bas, 1981) a étudié la photographie à l’Académie d’art de Saint Joost à Breda. Elle s’est établie à Berlin suite à la résidence d’artiste qu’elle y a effectuée en 2008-2009 au Künstlerhaus Bethanien. Son travail a récemment été exposé au nederlands Fotomuseum Rotterdam (Quickscan nl#1, 2010).www.anoukkruithof.com
Mårten lange, Suède / Royaume-Uni "Il y a un surréalisme inhérent à la photographie. Au premier regard, la plupart des photographes paraissent faire sens, sans doute aucun. Mais alors que tout est donné pour acquis dans une photographie, rien n’est vraiment expliqué. Le médium qui a été inventé pour nous donner des réponses, a créé un monde à lui. Dans ma pratique photographique, j’assemble des morceaux du monde matériel et les traduis en photographie. Avec ces fragments, je construis une sorte de narration, qui n’est autre que l’exploration de ma propre expérience de la réalité. Je suis intéressé par le médium en lui-même et par le plaisir de regarder. Pour moi, la photographie est à la fois un outil pour interroger et célébrer le monde matériel."
Marten lange (Suède, 1984) est établi à londres. Diplômé de l’université de Gothenburg (photographie), il étudie actuellement à l’université des Arts de Farnham (Royaume-uni). il expose récemment à Si FEST, festival à Savignagno, italie (2010), au Hasselblad center, Gothenburg, (2009) et publie quatre ouvrages aux éditions Farewell Books (Crows, Anomalies, Machina, Woodland). www.martenlange.com
Marie Quéau, France "Je travaille autour des limites de la photographie et joue avec son caractère indiciel. Il est ainsi d’abord question dans ce travail de créer les images d’une île dont on ne trouve que peu de représentations et que je n’ai jamais visitée. L’ensemble de ces images se construit à partir de mes fantasmes d’occidentale par rapport à l’île d’Oshima au Japon où vit le monstre Gojira. Dans le cinéma japonais des années 1960, ce lézard préhistorique est à la fois une métaphore des États-Unis et une allégorie des armes nucléaires en général. Monstre effrayant, produit des essais atomiques, il incarnait alors la peur de nombreux Japonais face aux attaques de 1945. Cette série s’envisage comme ma vision de l’île au travers du prisme de son mythe, de son histoire et de ses paysages. L’assemblage, le montage et le collage sont les moyens artistiques qui me permettent de réaliser l’image juste face à un territoire que je n’ai jamais traversé. Je porte une attention particulière aux questions de proportion et d’échelle rappelant, au sein de ce travail, que la bombe atomique relie l’infiniment petit à l’infiniment puissant. Chaque photographie n’offre aucun contexte : à la fois attaque aérienne et simples fléchettes, coucher de soleil et bombe qui frappe le sol, touristes amassés dans un coin de mer et naufragés d’un bateau que le monstre aurait renversé. Mes images convoquent une diversité de styles et de références culturelles pour dresser les contours de cette île habitée par le monstre et son histoire."
Marie Quéau (France, 1985) vit et travaille à Arles. Diplômée de l’Ecole nationale Supérieure de Photographie, Arles, elle reçoit la mention spéciale du prix de la ville de levallois en 2009. www.mariequeau.com
Awoiska van der Molen, Pays-Bas "Ma pratique photographique prend corps dans des situations et des lieux situés en dehors du tumulte de la vie quotidienne. Je photographie la plupart du temps la nuit, quand mes sens ne sont pas distraits par les influences diurnes de l’environnement urbain. Dans de telles circonstances, l’aura, intangible, éthérée, d’un certain lieu peut attirer mon attention. Une absence prégnante des éléments qui n’est pas aisée à définir. Une sorte de Genius Loci. J’essaie de traduire l’intensité de ces atmosphères en photographies noir et blanc, images qui sont à la fois des paysages topographiques et psychologiques. Je me déplace sur les marges des villes anonymes ou me laisse absorbée par des paysages naturels, inaccessibles, lointains, où aucune architecture n’apparaît. Je me concentre sur la terre, l’argile : l’essence de notre origine. Ensuite, vient le tirage argentique, étape importante du processus artistique. Se trouvent transférées dans la chambre noire, l’isolation et la concentration que j’expérimente lors de la prise de vue."
Awoiska van der Molen (Pays-Bas, 1972) est établie à Amsterdam. Elle étudie l’architecture à l’école ABK Minerva, Groningen, puis la photographie à l’Académie d’art de Saint Joost, Breda. Elle participe récemment aux expositions collectives «Touch of Dutch», à DZ Bank, Francfort ; « Stip 2010 » au centraal Museum utrecht et «Quickscan nl#01», nederlands Fotomuseum Rotterdam. Elle exposera en 2011 dans le cadre du festival suisse, Alt.+1000. www.awoiska.nl
Marc Philip van Kempen, Pays-Bas / Allemagne "Mon travail se situe à la frontière de la photographie, des nouveaux média et de la sculpture. J’explore les territoires où tangibilité et virtualité se chevauchent. La plupart de mes travaux procède de la manière suivante : j’emprunte des images provenant de diverses sources telles qu’Internet ou la télévision, desquelles je fais des reconstitutions en 3 dimensions, afin de leur ôter leur virtualité et provoquer entre elles et leur environnement une relation physique, je prends ensuite des photographies analogiques de ces mises en scène. Le questionnement au centre de mon travail est celui de l’interaction de l’image avec son environnement. Dans de nombreux média contemporains, il semble que les images n’entretiennent aucune espèce de relation avec ce qui les entoure. Contrairement aux théâtres, cinémas, galeries, musées, églises, il semble qu’à la télévision, sur Internet, dans les iphone/ipod/ ipad et autres média mobiles contemporains, l’image existe dans une zone autonome, dans l’environnement fluctuant des média de masse. Je crois au contraire en l’existence de liens forts, constamment forgés et rompus entre l’image et ces espaces dans lesquels elle surgit et disparaît. L’exploration de ces liens sont le fondement de mon travail".
Marc Philip van Kempen (Pays-Bas, 1979). Diplômé de l’Académie Gerrit Rietveld et de l’université d’Amsterdam, il vit à Berlin. Son travail est exposé récemment au Huis Marseille («AAP-lab», 2010) et au Salon 2060, Anvers, 2010. www.mpvk.org
Le jury du concours photographie sera composé de 11 membres dont :
Magdalene Keaney, Curator, Fashion Space Gallery, Londres
Winfried Heininger, Fondateur et directeur de création, Kodoji Press, Baden
Tom Watt, directeur artistique, ArtReview:, Londres
Jennifer Pastore, Directrice de la photographie,Teen Vogue, New York
Nathalie Herschdorfer, Curator, Foundation for the Exhibition of Photography, Lausanne
Colette Olof, Curator, FOAM, Amsterdam
Yannick Bouillis, Fondateur et directeur, Offprint, Amsterdam et Paris
Faye Dowling, Directrice de la photographie, Dazed & Confused, Londres