Centre de photographie de Lectoure 5, rue Sainte-Claire 32700 Lectoure France
Journal photographique, About Decline (2008) est “un travail d’une année qui sillonne des situations inconscientes, des personnages en perdition, pour une fiction qui s’ancre dans mon quotidien. Les images que je réalise visent à la transformation du quotidien en un univers énigmatique et tragique. Le monde est ici un lieu où l’humain est mis en tension. […] Des personnages fatigués évoluent dans des paysages adipeux aux couleurs saturées. Le traitement de la lumière déclinante annonce une fin qui n’arrive pas. L’usage fréquent du contre-jour et de la surexposition altère de même la perception des choses. Les sujets sont écrasés par une lumière offensive, entourés par un environnement devenu irréel. [...] Je décris un monde crépusculaire, mais la nuit ne viendra jamais. Voici un monde usé, tendu, éreinté. Voici une fin qui n’arrive pas” (Gaël Bonnefon).
“Un rêve lui-même n’est qu’une ombre” Projet volontairement inachevé, Traum (2009) se présente comme un bloc de soixante photographies évoquant “explicitement la puissance imaginaire du double”. En lien avec sa vision du rêve comme une ombre, l’artiste dépeint un “état de relâche où le spectre du réel flotte au-delà d’un corps vacant, absent” (Gaël Bonnefon). Dans L’entraînement (2009), “Gaël Bonnefon analyse en photographie le phénomène d’abandon et de destruction. Il nous montre les rouages d’un entraînement immuable qui pousse les gens et le monde à se regarder ne jamais mourir et pourtant avancer en se détruisant. Le titre fait référence à la mécanique hasardeuse qui entraîne les sujets vers la réalisation de leurs aspirations, l’abandon de celles-ci, ou la chute. Ils apparaissent écrasés par l’atmosphère crépusculaire d’un monde qu’ils préfèrent appréhender de nuit, comme pour s’interdire de rêver et choisir de vivre, même à demi” (David Chaignon).