Centre de photographie de Lectoure 5, rue Sainte-Claire 32700 Lectoure France
La ville, écrit Okabe, est une gigantesque plaque d’imprimerie”. Par le frottage, la ville abandonne sa peau comme un serpent qui mue, laissant les traces de sa forme vivante. Il n’y a pas à préparer une plaque, elle est toute prête et, dans le frottage, tous les éléments de la ville ont une valeur égale.
Alors que Max Ernst utilisait le frottage pour faire naître des formes, Masao Okabe donne autant d’importance à l’action elle-même qu’au résultat. Cette technique, qu’il conçoit comme un processus, implique son auteur et l’espace public autour de lui. Cette mise en avant de l’action artistique place Okabe au cœur de l’art de la fin du XXe siècle.
L’exposition réunit des frottages de différentes essences d’arbres d’Hiroshima et des lithographies, tirées d’après des frottages du sol d’une imprimerie parisienne, où, depuis des décennies, les plus grands artistes impriment leurs lithographies.
La salle d’opérations pourrait être le titre commun à toutes ces photographies. En explorant en profondeur des thèmes liés les uns aux autres, Lipscher met en lumière les éléments que ces endroits ont en commun : un espace ordonné et clinique qui baigne dans une lumière artificielle. L’approche est systématique. […] L’esthétique, qui se caractérise par le traitement monochrome des images, et le format carré contribue à accentuer l’aspect stérile des intérieurs. […] Tous les sites photographiés par Lipscher présentent la même monotonie. L’esthétique de leur aménagement et de leur équipement répond certes aux exigences de la modernité technique, mais révèle des intérieurs d’une froideur troublante, totalement dénués d’affect, sans âme. […] Body Shops révèle une Suisse qui administre ses salles de culture physique, ses maisons closes et ses crématoriums comme des laboratoires d’ingénieurs.” Nathalie Herschdorfer