Centre de photographie de Lectoure 5, rue Sainte-Claire 32700 Lectoure France
“Fulgurance. C’est le premier mot qui vient à l’esprit quand on songe à Rodolf Hervé. Fulgurance de par la relative brièveté de son existence. Et surtout fulgurance de son œuvre.” Olivier Beer “Fulgurance. C’est le premier mot qui vient à l’esprit quand on songe à Rodolf Hervé. Fulgurance de par la relative brièveté de son existence. Et surtout fulgurance de son œuvre.” Olivier Beer. Dès son installation en Hongrie en 1990, Rodolf Hervé devient une figure dominante de l’underground à Budapest : ses performances visuelles et musicales restent des événements mémorables. Autant peintre, musicien, vidéaste que photographe, il explique ne rien vouloir raconter avec ses photographies, mais lutter contre l’anecdotique : “Je m’efforce seulement qu’elles soient réussies. Elles ne sont peut-être pas belles, mais ce qui est beau n’est pas forcément bien. Je cherche à faire des photographies qui soient vraies”. Rodolf Hervé fait des polaroïds de sa vie quotidienne, qu’il retravaille ensuite. Réalisée de 1986 à 1993, la série est “un véritable manifeste. Torsions, dilatations, superpositions, grattages, tous ces dispositifs d’enregistrement sont au service d’une quête : sortir du figuratif, dégager des présences, des forces, par-delà la représentation” (Stéphane Couturier).
“Il n’est pas anodin que Rodolf Hervé ait choisi le Polaroïd. Par urgence. Urgence de s’approprier et de transformer son espace. Polaroïd sur lequel il peut intervenir comme un peintre sur sa toile. Une autre raison justifie également l’utilisation du Polaroïd, ainsi qu’il l’explique dans un texte paru en Hongrie en 1991 : ‘D’être le fils unique de Lucien Hervé, je poursuivais dans son sillage, en collaboration avec lui, à travers lui… Et bien que, dans certaines de mes œuvres, je me sois déjà libéré de la statue du Commandeur, il est inutile de dire combien le Polaroïd m’a aidé à rompre avec le style paternel – jusqu’à faire jurer l’esprit-maison’.” Olivier Beer