Relevant de la mise en scène, le travail de Zelda Georgel se présente comme une rencontre entre le réel et l'imaginaire. Les scènes issues d'une réalité et d'un quotidien sont intégralement repensées.
Et en présence de faits fabriqués, la conscience perd sa capacité à distinguer le concret de l'illusion. On s'introduit alors dans le monde de l'hyperréel. Dès lors, l'observateur se détache de tout engagement émotionnel réel et opte pour des simulations artificielles.
Les émotions deviennent ainsi plus intenses face à l'imitation de la réalité, que face à une réalité "réelle".
Dans l'installation comme dans la photographie, la nature est à la fois sombre et envoûtante avec une végétation luxuriante et lumineuse. La vision de ce jardin d'Eden est dérangée par la présence troublanteet sensuelle d'un mannequin de vitrine. Pour l'artiste, "Juxtaposer une fausse femme nue et un vrai morceau de nature change la perception du paysage. Simultanément idéal et oppressant, il acquiert aux yeux du spectateur une étrangeté qui lui permet de le regarder avec un oeil différent."
Ce sont aussi les notions de temps et d'espace que l'artiste tient à explorer à travers ses réalisations. L'atmosphère immuable et volontiers claustrophobe de ces images créées limite le champ de vision et fige le temps.
Dans les photographies, le mannequin, figure de la femme idéale, est "dedans", séparée du monde extérieur par un balcon, une grille, une fenêtre, un miroir presque cloîtrée. Dans les installations, une boite renferme un morceau de forêt naturelle et des plantes factices. Tout pousse le regardant à analyser dans les moindres détails cet arrêt sur image.
L'oeuvre de Zelda est clairement contruite autour d'éléments antinomiques. Elle mêle naturel et artificiel, vérité et mensonge, quotidien et étrange, vie et mort.